A l’occasion du premier séminaire national DGESCO organisé à l’ESEN en avril 2011 à Poitiers, rassemblant l’ensemble des responsables des CARDIE (cellules académiques Recherche/développement en Innovation en Expérimentation), la commande m’a été faite et relevée d’une intervention sur le repérage de l’innovation pédagogique et de ses acteurs. C’est assurément une occasion de mettre en mots des pratiques et une expérience capitalisées depuis déjà quelques années. Alors pourquoi pas ?
Cela peut ici donner lieu à une série d’articles sur le blog en images et en liens, sur une problématique bien plus large qu’on ne pourra croire. Dis-moi ce que tu repères…. et je te dirai qui tu es.
PRÉAMBULE
La Garonne est-elle française ? Débat national, politique, stratégique dans nos années trentes franco-française . « Il faut sauver la Garonne », quand les Espagnols prévoyaient d’en aspirer la source pour un énième barrage.
Norbert Casteret, l’inventeur de la spéléologie et grand pyrénéiste, eut l’idée d’utiliser alors un colorant puissant, la fluorescéine, comme « marqueur » du système hydrologique; en la déversant sur la source présumée, l’eau se perdant ensuite en sous-terrain, puis ressurgissant en terrain français, il prouva que la Garonne prenait bien sa source en Val d’Aran et sauva le grand fleuve d’un assèchement projeté. (photo extraite de http://g.casteret.pagesperso-orange.fr/page6.htm)
Il est très possible que métaphoriquement parlant, l’innovation agisse, à la manière de la fluorescéine; en révélateur de notre système éducatif et pédagogique. Que pouvons-nous retenir de cette histoire toute spéléologique pour notre sujet tellement spécifique (repérer l’innovation) ?
Au moins, cinq points de départ:
1- quelle est la (véritable) question ? Pourquoi s’intéresse-t-on à l’innovation comme on s’est intéressé à la Garonne ? Cause nationale, raison fonctionnelle, impératif économique ? Les trois à la fois.
2- plusieurs hypothèses de fonctionnement, de réussite, plusieurs scénarios à écrire; sa résurgence, son débit, son lit attestent de la difficulté de maitriser un phénomène « naturel » dans un univers très humanisé.
3- la détection a besoin d’une instrumentation;
4- le travail se fait en équipe, de manière coordonnée et répartie
5- l’enquête et les réponses se trouvent sur le terrain
Tout au long de l’enquête, nous pourrons guider le lecteur, grâce à ces balises numérotées, de sorte à ce qu’il retrouve le chemin.
Une carte à découvrir, pas à pas
Afin de conduire le lecteur avisé dans les méandres de la détection de l’innovation, je proposerai volontiers une carte, en forme de carte de navigation pour s’engager dans le repérage: . En fait, la modélisation en octogone (en deux dimensions), nous penserions plutôt à un octohèdre en trois dimensions peut se lire en quatre domaines (par couleurs):
1- Le repérage, c’est d’abord une méthodologie d’enquête scientifique et sociale, avec quelques principes et les limites du genre
2- le repérage, ce sont ensuite des questions de définitions des objets complexes, ici: innovation et acteurs de l’innovation
3- le repérage s’appuie sur des ingénieries variées et des techniques multiples pour quadriller les terrains et détecter les réseaux d’acteurs
(4) En guise de conclusion, le repérage pourra s’avérer insuffisant s’il ne s’inscrit pas dans un développement proactif de conduite du changement au sein d’une institution au fonctionnement complexe à forte inertie.
(suite au prochain article).
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quelques balises (orange).
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