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Organiser une classe "transplantée" (sic) pour de vrai

Je voudrais partir avec ma classe, mais je ne connais pas bien la procédure administrative.

 Dans le cas d’une « sortie scolaire avec nuitées » (plus de 30 000 classes par an en moyenne), durant plusieurs jours, conception et élaboration d’une classe transplantée, par exemple, on passe toujours par la production d’un projet pédagogique. Ce n’est pas un pensum exigé par l’Administration ni par un IEN sourcilleux des textes officiels, mais la garantie d’un ancrage  sur les objectifs de l’École et une marque de votre expertise professionnelle1 en tant que « chef de projet ».

 

Un stage intensif d’apprentissages tous azimuts

 Une classe de découverte, cela sert à apprendre : quelle qu’elle soit, elle reste un moyen d’atteindre des objectifs clairement identifiés. Elle contribue à construire du sens en favorisant le contact direct avec l’environnement naturel ou culturel, en provoquant la rencontre avec des acteurs dans leur environnement de travail. Ce type de classe reconnaît une place significative à l’activité des élèves et permet d’étayer des apprentissages sociaux, moteurs et cognitifs, tous inscrits dans  le Socle commun.

 

De la dominante du projet dépendra l’appellation de la classe : classe architecture, classe patrimoine, classe historique, classe lecture/écriture, classe de mer, classe de neige, classe verte. On peut même innover : classe « bien-être », classe « tous chercheurs », stage d’intégration, etc. Sa conception et son organisation sont loin d’être des vacances, ce serait même plutôt du genre « stage intensif » pour les élèves comme pour vous.

 

La préparation d’un projet pédagogique en vue d’une classe transplantée peut devenir la modalité de développer des apprentissages peu sollicités par ailleurs, en associant plus étroitement les élèves : recherche de partenaires, communication et démarches hors de l’établissement, plans de financement, recherche documentaire… A priori, tout est prétexte pour apprendre, dans tous les domaines (disciplinaires). C’est même ce qui va permettre de différencier une prestation de service sous-traitée par un centre ou par un organisme quelconque d’un acte éducatif. Cette phase de préparation permet surtout de transformer le projet d’un professeur en un projet porté par les élèves où tous peuvent apprendre à partir d’une situation inédite, « pour de vrai ».

 Vous pouvez vous aider ainsi des conseils et outils proposés sur http://www.partir-en- classe.org/ ou encore télécharger le kit de la sortie scolaire édité par le site Etreprof.fr, en 2018, sur http://urlz.fr/6Qh - Voir le site des séjours éducatifs de la Ligue de l’enseignement, http://urlz.fr/6Qhd

  

Rédiger le projet pédagogique de la classe transplantée

 La rédaction du projet pédagogique suit la matrice classique de tout pro- jet, avec une partie spécifique concernant les déplacements, la sécurité et l’hébergement… avec les élèves, et la partie budget si la classe est auto- financée.

 

Contextualisation

À partir du contexte spécifique de l’école/établissement, présentez l’opportunité d’un projet de classe transplantée dans le cadre de votre programmation semestrielle ou annuelle.

 

Partez du plus général pour arriver au plus particulier. Commencez par la présentation du contexte géographique, social de l’école, quelques données socio-économiques puis scolaires sur les élèves de la classe concernée ; puis abordez des données pédagogiques et disciplinaires souvent difficiles à traiter dans le cadre strict de l’école. Reportez-vous alors aux instructions officielles (sans alourdir inconsidérément).

 

Les objectifs

Les objectifs généraux. Ce sont plutôt des finalités de l’éducation dans les- quelles le projet peut s’inscrire. Par exemple : développer l’autonomie de l’enfant, apprendre à vivre ensemble, connaître la diversité des milieux, s’initier aux activités de pleine nature. Ils se reconnaissent… parce que vous ne pouvez pas les évaluer.

Les objectifs évaluables. Plus précis et opérationnels que les objectifs généraux, ce sont ceux sur lesquels vous allez directement travailler avec les élèves. Ils se vérifieront par des indicateurs et des actes relevant de l’évaluation. Concrètement, ils couvrent les domaines abordés ou référencés dans le Socle

commun (connaissances, savoirs, compétences, etc.). Pas d’exhaustivité, mais un souci de pragmatisme, en cohérence directe avec ce qui sera effectivement travaillé. Il est inutile de parer de toutes les vertus du monde un stage de ski.

 

Les moyens

C’est la partie la plus technique où l’enseignant peut avoir le sentiment d’être dépassé. Bien souvent, il s’appuie sur un prestataire comme la fédération locale de la Ligue de l’enseignement, responsable du centre d’accueil, ou alors cette rubrique est sous-traitée par un service de la mai- rie par exemple, s’il s’agit d’une école. Il n’en reste pas moins que le commanditaire reste l’enseignant et l’objectif demeure pédagogique. Donc, vigilance : la direction de l’école peut vous être d’une grande aide dans cette partie.

 

Les moyens financiers. Le budget : le financement (parents, caisse de l’école, subvention de la mairie, conseil général, plus rarement des partenaires) ; cependant, cela se développe avec intérêt au collège ; par exemple dans le dispositif de prévention de décrochage scolaire, promu par la Fondation de France ou encore par le FSE (Fonds social européen). Les dossiers restent assez techniques ; et l’accompagnement est utile. Sans doute la partie la plus chronophage.

 

Les moyens matériels. Les transports, le matériel pédagogique, les infra- structures (présentation du centre, conditions d’hébergement, avec au besoin une présentation plus longue reportée en annexe).

 

Les moyens humains. L’enseignant, les animateurs, l’hôtelier, les intervenants pédagogiques, les prestataires d’activités, la directrice de l’école, les parents, le maire, selon le cas.

 

Les moyens pédagogiques. Le planning d’activités (en tenant compte du temps – prévoir éventuellement un planning « s’il pleut »), les temps de vie quotidienne, la journée type, les moyens donnés pour la réalisation des objectifs évaluables.

 

Les moyens logistiques. La sécurité (dans les transports, au cours des activités, au centre) ; la correspondance avec les parents, l’école ;

 

Vous trouverez une fiche budget pour effectuer le montage financier ainsi que le plan de financement de la classe transplantée sur les sites Internet suivants : https://www.classes-decouvertes.com/blog/conseils/comment-financer-classe-decouverte adapter ou à simplifier selon votre cas spécifique.

Un de mes "classes" de découverte, photo prise par un élève en 1991 et transmise 25 ans plus tard. (Morzine)


l’organisation du départ, du retour ; la coordination avec d’autres classes éventuellement présentes en même temps.

 

La mise en œuvre

  • programmation des activités d’enseignement et de découverte ;

  • répartition des groupes et des travaux ;

  • supports pédagogiques déjà prévus ;

  • prolongements pédagogiques et exploitation des résultats.

 

Les évaluations

  • Le dispositif d’évaluation touche des niveaux et comporte des formes variables :

  • un compte-rendu sur le déroulement et les termes remplis du contrat    logistique et matériel ;

  • une enquête de satisfaction des participants ;

  • un bilan des compétences spécifiques développées pendant le stage ;

  • une étude sur les changements (positifs) du groupe ;

  • une perspective pour l’exploitation pédagogique dans les semaines suivantes.

 

Les annexes

Celles-ci peuvent comporter des notes ou documents évoqués dans le projet, susceptibles de mieux faire connaître les éléments du dossier ; par exemple : devis, brochures, extraits de sites Internet, etc.

 

Bonus Web ☛: séjours scolaires et classes de découvertes. Une circulaire sur l’organisation des séjours scolaires et des classes de découvertes met l’accent sur la préparation et l’exploitation pédagogique du séjour : décloisonnement des enseignements, apprentissages transver- saux. Elle institue un « livre de bord » qui permet de suivre et piloter la sortie ou la classe de découvertes (avec un s). Le texte précise également la circulaire de 1999 sur la sécurité.  https://www.education.gouv.fr/bo/1999/hs7/sorties.htm -  Pour le second degré : https://eduscol.education.fr/2097/organiser-une-sortie-et-voyage-scolaire-dans-le-second-degre

 

Plus la scolarité avance, plus les sorties s’orientent vers la découverte du monde professionnel, en fait dès la classe de quatrième. (suite demain)


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