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Le tutorat, une relation d'aide individualisée


Au collège, on m’a proposé de rejoindre le groupe « tutorat ». Mais que dois-je faire avec ces deux élèves ?

À la différence de la relation d’aide en petits groupe, le tutorat est une relation d’aide individuelle : c’est la possibilité offerte à certains élèves de bénéficier d’un rapport interindividuel régulier avec un adulte, hors temps de classe. Le tutorat est une des réponses pédagogiques pour ces quelque 10 % d’élèves qui arrivent parfois à « plomber » un collège si rien n’est tenté.

 

D’autres dispositifs peuvent fonctionner en parallèle, par exemple lorsqu’on sort temporairement certains élèves de leurs classes pour les faire travailler sur les « fondamentaux », dirait-on au rugby. Dans les deux cas, on voit bien que ce qui fait bouger les équipes puis un établissement, ce ne sont pas tant les très faibles performances scolaires de leurs élèves, mais la prévention, dans le meilleur des cas, la prise en charge, dans les autres, du « potentiel de catastrophe » de ces élèves dans la classe et l’établissement.

 

Comment mener une séance de tutorat

 

Un collège REP de Paris a travaillé plus spécifiquement l’approche tuto- rat, en éditant, entre autres, une fiche à destination de tous les tuteurs. Retrouvez la fiche-outil pour les tuteurs1 plus bas

 

Comment terminer la séance

 

Pensez à faire un petit bilan du travail de votre élève tutoré en lui pré- sentant un point positif (obligatoire) et en proposant un point susceptible d’une amélioration rapide, traité lors de la présente séance.

 

 Cette pratique, toujours susceptible d’évoluer au fur et à mesure des cas rencontrés comme des renouvellements des membres de l’équipe, est tout à fait représentative d’une forme de tutorat, ici axé sur une dominante « pédagogique ». Les composantes essentielles sont : méthodologie, gestion de ses propres ressources par l’élève, organisation du travail personnel. Ces dimensions sont essentielles dans la réussite de tout élève ; la seule différence entre un élève « normal » et un élève susceptible d’être accompagné en tutorat, c’est que le premier dispose d’éléments suffisants de connaissances sur lui, d’expériences scolaires réussies et de ressources de proximité (dont l’environnement familial) pour traiter ces questions, l’autre pas for- cément sur l’un de ces trois aspects.

 

extrait de Le #tutorat en #classe : une méthode innovante pour enrichir l'#apprentissage et développer l'entraide. Les élèves, tuteurs ou tutorés, gagnent en confiance et en estime de soi. #éducation #tutorat #pédagogie" Crédits  

@canton_amelie @ConnacSylvain @icem34fr, aout 2024


ET SI LE TUTORAT DÉPASSE LE CADRE PÉDAGOGIQUE

Je sens la dérive de l’institution ; je suis prof d’anglais, pas psy ou assistante sociale.

Selon les types de publics scolaires, le tutorat peut prendre des formes plus décentrées de la pédagogie à proprement parler et certains collègues peuvent éprouver le sentiment de déroger ou de sortir de leur champ de compétences. Il s’agit pourtant du même métier que d’aider l’élève à apprendre à se repérer dans les règles implicites de la réussite scolaire.

 

 

Collège Gustave-Flaubert, Paris XIIIe, « Innovation 1999-2001 », S. Graham, I. Veysseyre, M. D. Kaddour, M. D. Halet, C. Dormigny, F. Marcel, A. Coupeau.

Difficultés

Conseils pour le tuteur

Organisation du cartable (matériel manquant, matériel inutile)

Dès les premières séances, demander à l’élève

de vérifier son cartable avec son emploi du temps. Mettre en évidence ce qui est inutile, ce qui est oublié. Consulter la liste du matériel.

Travail demandé

non fait (travail non fait ou partiellement fait)

Relire les consignes, définir les verbes d’action.

Se mettre d’accord avec les autres tuteurs pour faire la même chose pendant un certain temps en ayant la même méthode de présentation.

Utilisation du cahier de textes (travail mal noté, oublis : date, matière…)

Conseiller le cahier de textes plutôt que l’agenda pour s’y retrouver d’une semaine à l’autre.

Essayer de remarquer ce qui revient souvent dans la demande de chaque professeur.

Faire recopier proprement le travail demandé.

Apprendre la leçon, mémorisation (leçon non sue, simple récitation)

Faire lire à haute voix et/ou faire recopier plusieurs fois les phrases importantes.

Faire apprendre les définitions par cœur.

Faire dire ce qu’on a retenu.

Présentation du travail (non-respect des consignes de présentation, graphie désastreuse)

Faire réécrire ce qui est mal écrit.

Repérer les exigences du professeur à partir du cahier ou de votre connaissance des professeurs.

Proposer un modèle de présentation, si aucun n’a été

proposé.

Tenue du cahier, tenue du classeur (absence de documents, absence de mise en ordre)

Aider l’élève à s’y retrouver dans son classeur.

Faire noter les indications manquantes : date, matière Numéroter les pages au crayon…

Expression écrite (texte très court, défaut de ponctuation)

Passer un contrat avec lui : ne pas quitter la séance sans avoir fait une partie du travail par écrit.

Lui rappeler quelques règles élémentaires (majuscules,

souligner, aller à la ligne…).

Écoute, attention (retard dans la mise au travail, pose des questions

non pertinentes)

Essayer de le ramener au sujet de la leçon ou de l’exercice. Écarter calmement les questions sans intérêt avec le sujet. Négocier, avant de commencer la séance, le moment précis d’une pause de deux ou trois minutes.

Lenteur dans le travail (lenteur excessive)

Lui fixer un challenge : refaire le même exercice en mettant moins de temps.

Mettre en valeur les progrès réalisés.


 

  L’entretien : une technique très utile La technique de l’entretien est très formatrice ensuite pour améliorer sa conduite de classe.

Par exemple, évitez plutôt :

le jugement de valeur (« c’est bien/mal de dire ça ») ;

l’interprétation hâtive (« Tu dis ça parce qu’au fond… ») ;

l’encouragement gratuit ou la consolation (« Ne t’en fais pas ! ») ;

la prescription de solution immédiate (« T’as qu’à… »).

Préférez la compréhension d’autrui1 (d’après l’approche centrée sur la personne, développée par Carl Rogers) :

  • considération positive inconditionnelle d’autrui ;

  • empathie (accueil des sentiments d’autrui) ;

  • congruence (authenticité avec son propre « ressenti »).

 

En actes, cela peut signifier par exemple :

  • accueillir l’élève (notamment au début de l’entretien) ;

  • marquer le silence (laisser parler l’autre) ;

  • adopter une attitude non verbale d’écoute (regard, geste, accord postu- ral, en accompagnement de celle de l’élève) ;

  • travailler en écho (monosyllabe prouvant qu’on écoute) ;

  • proposer une reformulation : résumé fidèle, restructuration.

 

L’entretien à dominante psychopédagogique

 1. Voir le dossier ATP des Cahiers pédagogiques, contribution de P. Meirieu, 1989, p. 75.


Cet entretien aborde des dimensions telles que :

  • les problèmes de motivation (ou plutôt de non-motivation : absence d’intérêt pour les activités scolaires, voire refus, rejet…) ;

  • les problèmes relationnels avec tel professeur, avec le groupe-classe ; l’entretien peut aider l’élève à dissocier ce qu’il éprouve à l’égard d’un prof et à l’égard de la discipline qu’il enseigne ; il a une fonction de médiation entre l’élève, les autres professeurs, les membres de l’administration, voire les parents ;

  • les problèmes affectifs à l’égard des actes scolaires (peur de l’examen, trac pour parler en public, angoisse excessive de son orientation ou des résultats scolaires), en augmentation depuis 2020.

 

L’entretien à dominante psychologique
J’ai franchement peur d’aller trop loin dans le « guidage » ; certaines questions me dépassent réellement.

 Il peut arriver que l’élève demande à parler de ses problèmes personnels (relation avec sa famille, problèmes sentimentaux…). Pour éviter les risques de dérapage vers la « direction de conscience » ou la psychothérapie, on peut souhaiter que ce type d’entretien soit organisé à l’échelle de l’établissement et assuré par une équipe d’adultes différenciée (parents, conseillers d’éducation, assis- tance sociale, profs) ayant reçu une formation à l’écoute et accompagnée pour cela. Dans ces deux cas, on peut comprendre les craintes a priori de certains enseignants, mais : d’une part, le tutorat est un acte volontaire et engageant, de la part de l’adulte et de l’élève ; d’autre part, l’action doit absolument être étayée par un apport de type formation sur site, pour perfectionner ses propres techniques d’écoute et d’entretien, individuellement, en appui sur le groupe des tuteurs. On n’accompagne pas sans être accompagné.

 

Rester dans son champ de compétence

 La vulgarisation d’une certaine culture psychologisante, une approche trop centrée sur les conditions socio-familiales peuvent conduire l’entre- tien vers des terrains que vous ne maîtriserez pas ; et cela n’aidera pas forcément l’élève, avec qui vous travaillez la dimension « élève ». Afin de se replacer en guidage pédagogique, mieux vaut alors fonder son action et la conduite d’entretien sur des objectifs scolaires qui expliquent que lui, l’élève, et vous, le prof, êtes en face à face. Restez dans votre champ de compétence, vous en serez renforcé et l’élève saura à qui parler. Si des besoins d’un autre type apparaissent, proposez de passer la main vers d’autres compétences présentes dans l’établissement.

 

L’action du tutorat est centrée sur la personne, et ne porte pas sur le fonctionnement organisationnel, relationnel ou institutionnel de l’École. Vous ne disposez pas du pouvoir de changer l’École, d’autres lieux et ins- tances existent pour cela. Les esquisses de réponses élaborées avec l’élève relèvent de l’analyse enrichie des situations, de l’étude des variables possibles en matière d’amélioration à sa portée. Tout au plus, vous pouvez proposer une médiation avec le ou la collègue.

 

Bonus Web ☛ Un blog à destination des collégiens : www.coachcollege.fr/

 

 

DES LIMITES DU TUTORAT

Il ne suffit pas de créer une offre de tutorat pour qu’elle atteigne sa cible. Il ne suffit pas de vouloir aider pour aider. D’après une étude du Cereq1 portant sur le tutorat proposé aux étudiants de première année dans l’enseignement supérieur, de nombreuses raisons expliquent l’abandon ou le refus d’inscription des étudiants : offre trop précoce, trop impersonnelle ou contenu peu motivant. Le tutorat touche des étudiants moyens et peine à atteindre ceux qui en auraient besoin. Mais le tutorat obligatoire et ciblé aurait lui aussi des retombées négatives. « Le tutorat seul ne peut apporter toutes les réponses au problème de l’échec en première année. D’autres pistes mériteraient d’être étudiées comme les parcours aménagés. »

 

AUTOTEST : SE DONNER DES OBJECTIFS ATTEIGNABLES EN ATP

En « devoirs faits » ou en accompagnement personnalisé, à partir du tableau d’objectifs de la p. 323, dégagez deux objectifs à retenir pour les prochaines semaines avec votre    groupe d’élèves.

 

 


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