Un post de la série "les outils de l'enseignant"
Bricoler et afficher ses outils d’enseignement
Mis à part mon autorité « naturelle » et le manuel, je me trouve démuni en termes d’outils.
Il serait vain de proposer un panorama des possibilités infinies en créativité. Je vous propose donc un focus sur trois approches, du reste complémentaires : les affichages, l’approche par le jeu et la méthode heuristique. La fabrication d’un tableau de bord de l’activité en sera la conclusion très provisoire.
1. Voir Nicolas Sembel , « Être prof », Recherches & éducations, n°10 / 2005, http://rechercheseducations.revues.org/index367.html
Le maître des affiches en classe, ou Jacques Villeglé1 en pédagogie.
La classe offre un espace de création à l’enseignant. L’affichage, en primaire bien sûr, et aussi dans le secondaire, reste un améliorateur de l’environnement d’apprentissage des élèves : formel ou non formel, vitrine de l’extérieur, exotique par ses tableaux, témoin de travaux passés, capital de la vie de la classe, il permet d’étayer les apprentissages fondamentaux. La permanence de certains affichages ou le renouvellement régulier de certaines parties permettent à l’élève de se confronter aussi fréquemment que possible à des notions auxquelles le maître reviendra aussi souvent que nécessaire. C’est un bain de culture et de connaissances à portée des yeux, quand l’attention se porte ailleurs que sur votre activité seule.
LES DOCUMENTS À AFFICHER(2)
Les affichages réglementaires.
Dans les classes primaires, les informations suivantes doivent être affichées : le sont-elles chez vous ?
Cochez les cases :
¨ les progressions
¨ l’emploi du temps
¨ la pyramide des âges des élèves de votre classe
¨ la liste des chants (à compléter au fur et à mesure)
¨ la liste des poèmes (à compléter au fur et à mesure)
¨ la liste des élèves
La liste peut être utilement amendée par d’autres supports.
Les outils pédagogiques.
Voici, à titre d’exemples, ce que vous pourriez utilement afficher (le cas échéant, en précisant le niveau d’enseignement correspondant) :
¨ tableaux de sons, maisons de sons (pour la lecture) – cycle 2 ;
¨ dessins avec article + mots et graphème (lecture) – cycle 2 ;
¨ travaux d’arts plastiques, reproduction de tableaux d’artistes peintres (pour décorer la classe et pour apprendre !) ;
¨ textes produits par les enfants (poèmes…) ;
¨ cartes ;
¨ le règlement de la classe (après élaboration avec les enfants) ;
¨ tableau des jours de la semaine (hier, aujourd’hui, demain) – cycle 2 ;
¨ les calendriers de chaque mois de l’année ;
¨ les dates d’anniversaire/un calendrier des anniversaires – cycle 2 ;
¨ le programme de la journée (des dessins représentant les matières pour le cycle 2. Pour le cycle 3, écrivez ou faites écrire tout simplement le programme-menu de la journée dans un coin de la classe sur un petit tableau…) ;
¨ une frise numérique – cycle 2 ;
¨ une frise chronologique ;
¨ les tables d’addition – cycle 2 ;
¨ les tables de multiplication ;
¨ un abécédaire ;
¨ le vocabulaire nouveau et les mots difficiles à orthographier ;
¨ les règles de grammaire, d’orthographe ;
¨ les tableaux de conjugaison ;
¨ les règles de mathématiques ;
¨ des référents pour la production d’écrits (maquette…) ;
¨ un code de correction (MD = mal dit, ACC = accord, etc.) ;
¨ des guides de correction ;
¨ des guides de relecture ;
¨ des affiches, des photographies (en rapport avec un thème de travail en vocabulaire, sciences, histoire ou géographie, ou simplement pour décorer la salle de classe) ; donner à voir !
1. Jacques Villeglé est un artiste français qui a longuement travaillé sur les affichages muraux en superposition ; en pratiquant le découpage, le collage, en déchirant des bandes, il fait alors œuvre de création.
2. En douze dossiers et près de 300 pages, le livre fait le tour des outils allant de la gestion de classe au B.A. administratif, des supports pour les élèves au travail en équipe.
K. Bonnal, A. Marcillo, L. Uréna, A. Balay et C. Durand, Enseigner à l’école primaire, Dunod, 2017.
Comment organiser les affichages
Les affichages correspondent aux apprentissages faits en classe et évoluent ; c’est le signe matériel et symbolique du capital de vos élèves (de toute façon, l’espace dont vous disposez est limité !). Les affichages devraient pouvoir être visibles depuis n’importe quel endroit de la classe.
Pensez à créer des « coins » pour chaque type d’affichage : un coin mathématiques, un coin anglais, un coin français, etc., pour que les élèves puissent se repérer facilement (voir la classe coopérative décrite chapitre 3).
L’ensemble mural sera d’autant plus facilité qu’un tableau des rôles de communication, des responsabilités, de gestion, sera affiché et suivi régulièrement (à transposer dans le secondaire). Cela les valorisera, et ce sera une bonne occasion pour eux d’apprendre à présenter leur travail (lisibilité, propreté, concision et précision des informations).
La classe devient livre ouvert et interactif au fur et à mesure des projets conduits ensemble. Les murs devenus dazibaos se revêtent progressive- ment d’une mémoire collective du travail.
Dans une classe de CP, les petites « réussites » des élèves sont toutes sus- pendues sur des entrelacs tissés au-dessus de la tête des élèves ; les connaissances et productions sont disponibles à chaque moment ; elles matérialisaient l’invisible, à la manière de l’opération de la « Grande Lessive1 ». Cette dimension pourrait assurément être développée dans le secondaire, dans la mesure du possible.
La suite demain
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